India2018 – Interview: alors prêt?

News | 10.10.2018

À une semaine du grand départ, tous les musiciens se réjouissent de ce magnifique voyage qui les attendent. Mais qu’en est-il des personnes n’ayant jamais participé à ce genre d’expérience ? Noah Farjanel, saxophoniste à la Jeune Garde depuis 7 ans et actif depuis 1 an à la Landwehr, nous partage son ressenti.

Quelle a été ta première réaction après l’annonce de ce voyage?
Avant même que je ne sois intégré à la Landwehr, j’avais entendu parler de ce voyage durant la soirée fondue annuelle de la Jeune Garde. Je ne faisais pourtant pas encore partie du corps principal, mais j’étais tout autant surpris et enthousiaste. Des destinations comme celles-ci ne sont pas communes, c’est une chance incroyable pour notre société. Ça a donc été une motivation supplémentaire à réussir mon audition d’entrée, afin de pouvoir faire partie de cette expérience unique.

Que penses-tu de l’importance des voyages dans une société?
Ça rassemble et fraternise. C’est au travers de ces moments qu’on tisse des liens et que le groupe se soude. Bien évidemment c’est important pour la musique. Une société se doit d’avoir une certaine ouverture et de partager sa passion avec le monde, parce qu’au final c’est aussi pour ça qu’on fait de la musique. Et si on a l’occasion de le faire, autant le faire à l’autre bout du monde !

Qu’est-ce qui différencie ce voyage d’un voyage en famille, à part l’aspect musical avec les concerts?
On sort de notre cocon familial et on devient plus autonome. Ne pas voyager avec ses parents mais plutôt avec ses amis nous fait nous sentir plus libres, même si on reste bien encadrés. Le choix de destinations et la palette d’activités aussi sont différents, du fait que l’on ait des opportunités qui ne se présenteraient pas d’ordinaire.

À quoi penses-tu en premier quand tu entends le mot « Inde »?
Là tout de suite je pense à ce que les gens appellent “mal indien”. Il paraît que ce pays est si différent et qu’on en reçoit tellement plein les yeux, que ça remet tout en question. Que ce soient les paysages, les images, les odeurs ou les couleurs, il y a tellement de choses à découvrir ! Je ne peux même pas imaginer tout ce qui nous attend, mais je me réjouis de voir tout ça de mes propres yeux.

Comment imagines-tu un voyage avec la Landwehr?
J’imagine un bon groupe sans discorde. C’est vrai, avec les gens que je côtoie, on est une sacrée bonne équipe. Bien sûr il y aura des temps pour être sérieux et concentrés, mais je pense qu’on va bien s’éclater. Il y aura tellement d’émotions, c’est une chance énorme de pouvoir le vivre avec des amis.

Y a-t-il quelque chose en particulier que tu te réjouis de voir ou faire en Inde?
Le concert à l’Albert Hall Museum sans hésitation. Quand j’ai vu des photos du lieu sur internet, je me suis dit que c’était un bâtiment qu’on ne pouvait voir que dans les films. Son architecture est si impressionnante, et on va pouvoir y faire un concert. En plus, il y aura ce petit côté stressant mais excitant d’être filmé par la télé. Si ça se passe bien, ce sera un moment magique. Quand même, on ferme un rond-point pour accueillir tout le public, c’est fou ! J’attends ce moment avec impatience.

Comment imagines-tu le style de vie en Inde?
Je ne connais pas vraiment, mais j’imagine qu’il y a une grande mixité du fait qu’il y ait tellement de gens. Peut-être qu’on fera face à la pauvreté aussi, surtout dans les grandes villes. Je reste très curieux et ouvert, j’attends de voir et d’apprendre comment est leur mode de vie.

As-tu un objectif à accomplir durant ce voyage?
Jouer sans réserve et donner tout ce que je peux pour rendre mon expérience la plus parfaite. Oui, je vais me donner à fond. Pas seulement pour la musique, mais je vais aussi essayer de toujours être de bonne humeur, prêt à accueillir tout ce qui va m’arriver pour ne garder que le positif.

Que penses-tu des concerts à l’étranger? En as-tu déjà fait?
Je n’en ai jamais fait, mais j’ai hâte de voir comment sera le rapport avec le public. Je me rappelle il y a quelques temps lorsqu’on a joué pour la première fois la pièce “Temples”, j’avais senti un public transporté par cette musique. J’espère que ce sera aussi le cas en Inde.

À ton avis, quelle sera la réaction du public indien face à un ensemble comme le nôtre ? Et à notre musique ?
Je pense qu’ils seront curieux, peut-être surpris. Ils ne doivent pas voir ça tous les jours, surtout une harmonie. Le fait qu’on soit nombreux peut aussi influencer leur réaction, mais la qualité musicale sera à mon avis très appréciée.

Quel est ton morceau préféré et à ton avis quel sera celui des Indiens?
Je vais répondre le même morceau pour les deux : “Impressions of India”. Pour commencer, c’est un morceau cool à jouer. Il y a du challenge, des belles mélodies et un côté très intéressant quand il s’agit de se coordonner avec la danseuse. En plus, il est beau à écouter, ce qui n’est pas toujours le cas ! Pour ce qui est du côté indien, je pense que ça les touchera de voir l’effort qu’on a fait, qui est de non seulement jouer un morceau avec les sonorités de leur pays, mais surtout d’avoir un chef qui l’a lui-même composé. C’est un peu comme s’ils venaient en Suisse et qu’ils jouaient le “Ranz des vaches” : ça ferait sensation !

Comment te sens-tu à la veille du départ ?
Je n’arrive toujours pas à réaliser. Il faudra attendre que je monte dans l’avion pour vraiment me rendre compte de ce qui m’arrive.

As-tu des appréhensions ? Des peurs ?
À part l’avion, aucune !

À par l’instrument, les partitions et l’uniforme, qu’est-ce qu’il ne faut absolument pas oublier dans ta valise ?
Son passeport, sa bonne humeur, sa curiosité et son ouverture d’esprit !