Concerts de Gala 2021 – Ré-création: Vive le concert

Prestations | 19.10.2021

Le concert de gala de la Landwehr est une expérience et un événement culturel marquant du calendrier des concerts de Fribourg. C’est un lieu de rencontre et une tradition qui évolue avec son temps.

Cette année, cette expérience aura une touche très particulière. Après une pause forcée d’une année, la Landwehr est de retour avec trois premières mondiales.

Une promenade ré-créative sur la corde raide entre la musique classique et le monde du jazz, un retour concertant plein de belles surprises. Vive le concert !

Le moment est venu ! Après presque 2 ans depuis le dernier concert dans le théâtre de notre ville, c’est un retour que nous attendons particulièrement et que nous souhaitons partager avec notre public.

Nous aimerions inviter notre public à faire l’expérience de la proximité de la musique en concert avec nous. Le concert de gala de la Landwehr est une grande tradition et le point culminant culturel de notre ville avant les fêtes de fin d’année.

Vive le concert ! – Un lieu de rencontre à Fribourg   

Passons au mot « concert ». D’où vient ce mot en fait ? On trouve dans la littérature l’explication suivante.

L’origine du mot est incertaine, mais comme le mot « concerto », il pourrait dériver du latin concertare (« contester, disputer ») et consortium (« société, participation »), bien qu’il puisse également être lié au sens premier italien de concertare (« arranger, convenir, se réunir ») et à l’anglais « consort ». Il est apparu aux 17e et 18e siècles pour désigner des contextes où des personnes jouaient de la musique ensemble (Weber, Grove Music Online, 2001).

Le concert de la Landwehr est une rencontre amicale.

Un lieu de rencontre et de proximité. Depuis mars 2020, aller à un concert n’est plus une évidence, et la proximité encore moins. Cela rend l’expérience d’un concert d’autant plus extraordinaire. C’est plus qu’un orchestre sur scène et un public dans la salle. La rencontre de ces acteurs, leur interaction et leur participation mutuelle font du concert un moment magique. Un moment existentiel au cours duquel nous vivons des expériences merveilleuses ensemble. La musique crée une proximité et une liaison, entre les personnes du public et les musiciens sur scène. A travers une telle expérience artistique et les émotions, des souvenirs inoubliables sont créés, qui caractérisent la base de la Landwehr et le lien avec nos amis et notre public.

Vive le concert !  – Un point fort culturel de notre ville

Dans notre film Espace Recomposé, Mark Olexa a exploré le thème de la proximité à travers un scénario poétique. Un chef d’orchestre qui cherche et trouve son orchestre. Un orchestre qui est aujourd’hui heureux que son public retrouve le chemin au concert.

Créer quelque chose de nouveau grâce à l’innovation est également notre ambition pour le concert de gala de cette année. Un programme de concerts qui met en valeur les artistes vivant dans le canton de Fribourg et rend hommage à la diversité de la création musicale fribourgeoise.

Notre public découvrira trois premières mondiales qui ne pourraient pas être plus différentes les unes des autres.

Ré-création – une expérience à l’Équilibre

La première partie du concert à l’Équilibre laisse résonner les plus belles couleurs et les plus beaux sons s’un orchestre d’harmonie telle qu’appréciés par les musiciens de la Landwehr et notre public.

Le concert sera ouvert par nos jeunes musiciens. La Jeune Garde de la Landwehr jouera « Délivrance » du compositeur fribourgeois Etienne Crausaz. Dans cette suite, le compositeur gruérien a compilé des extraits de la pièce de musique et de théâtre « Délivrance » qui a été présentée en juillet 2010 dans la petite ville de Gruyères devant plus de 8000 spectateurs.

C’est le premier concert de gala pour Aurélien Darbellay à la tête de la Jeune Garde de la Landwehr.

La Landwehr ouvrira sa première partie par une première création: « Phoenix Ouverture » du compositeur fribourgeois Pierre-Etienne Sagnol. Benedikt Hayoz, directeur de la Landwehr, a sciemment commandé une pièce qui respire la confiance et l’optimisme. L’œuvre de Sagnol est pleine de puissance et d’énergie. Sagnol a une affinité particulière avec la technologie et les sonorités électro acoustiques. Il n’est donc pas surprenant qu’il utilise les rythmes créés par le code Morse de trois mots – FRIBOURG, EVER et HOPE – comme base de cette pièce. Après une introduction animée, l’œuvre débouche sur une section centrale plus calme et mystérieuse, avec des surprises sonores typiques de Sagnol.

Ré-création  – Sur la scène

Les musiciens de la Landwehr apprécient interpréter de grandes symphonies pour un grand orchestre d’harmonie. Cette année, elle vous offre la « Second Symphony » de James Barnes. Cette grande œuvre a été composée en été 1981 et créée le 28 février 1982.

Le premier mouvement de la symphonie, « Elegia », commence de manière plutôt sombre et pensive avec les bois graves et les tubas. Le deuxième thème, d’abord joué par le hautbois solo, introduit une ambiance presque cynique, de sorte que le développement suivant devient un dialogue animé, parfois même une bataille, entre ces deux idées contrastées.

Le deuxième mouvement, intitulé « Variazioni Interrotte » (ou « Variations interrompues »), est une combinaison de scherzo et de variation. Le thème rappelle une mélodie d’un vieux chant grégorien « Veni Emmanuel », souvent chanté dans les églises pendant l’Avent sur les paroles « O come, O come, Emmanuel » .

Le troisième mouvement, « Finale », est une conclusion magnifique et fulgurante. Une symphonie qui sonne comme une renaissance.

Ré-création – avec les Landwehriens

Les musiciens de la Landwehr aiment la musique de film. La Landwehr a demandé à Julien Painot de lui écrire la musique pour un film. Il a rassemblé les 12 plus belles minutes du chef-d’œuvre METROPOLIS de Fritz Lang et a écrit une nouvelle musique spécialement pour ce film.

Ré-création : Vive le concert ! – Une rencontre

Le grand moment de la deuxième partie du concert est la première mondiale de l’œuvre Borderline Experience. Il s’agit d’une collaboration entre Benedikt Hayoz et le célèbre pianiste de jazz et compositeur fribourgeois Stefan Aeby.

Nous vivons tous des expériences limites en ces temps particuliers. Une époque où l’existant est remis en question, où l’avenir semble incertain, où les valeurs se perdent.

Une expérience à la limite entre la nouvelle normalité et les souvenirs du passé, entre le désir de dialogue et d’échange et une agressivité croissante, le désir de cohésion et de solidarité et un égoïsme impitoyable croissant.

Les conséquences de cette situation sont dramatiques. La solitude, l’étrangeté, la perte, la peur, la distance et le désir de sécurité sont des sentiments et des états d’âme très présents.

Franz Schubert décrit précisément ces thèmes dans son « Winterreise », composé en 1827. Un vagabond solitaire erre dans la nuit, seul. Douteux. Agité.

Avec son cycle, Schubert a réussi à dépeindre la douleur existentielle de l’homme. Cette œuvre a toujours un grand impact et une grande validité près de deux cents ans plus tard. Aujourd’hui encore, les gens sont émus par les mêmes thèmes. D’autant plus en période de crise comme celle-ci.

Aeby a sélectionné cinq Lieder du cycle et les a arrangées de différentes manières. Les séquences d’harmonie, les mélodies et les textes sont repris et retravaillés. De cette manière, de nouveaux chemins et une interprétation unique de la musique de Schubert sont créés. La musique se situe à la frontière entre le classique et le jazz. Il s’agit de la distance et de la proximité de la musique originale de Schubert.

L’expérience de l’ère COVID-19 est décrite par la rencontre des œuvres classiques de Schubert avec la musique jazz d’Aeby; autrement dit entre la musique acoustique et le monde sonore hybride de l’électronique en direct. Aeby et sa musique sont accompagnés par les sons colorés et puissants de la Landwehr et le chant expressif de Julia Deit-Ferrand.

Une création qui emmène le public sur une corde raide entre le classique et le jazz, entre le vécu et le futur. Motivés par la conviction qu’à travers l’innovation et la créativité, l’art créera de nouvelles expériences sur de nouveaux chemins.

Une entrée en matière par une pièce de la JGL dont le nom Délivrance laisse suggérer un retour vers une normalité libérée; une première création, festive, « Phoenix », ramenant l’orchestre dans son écrin; une deuxième création, « une histoire de Metropolis », qui va joindre image et son; une troisième création, « Borderline experience », jazzifiant Schubert; tout ceci agrémenté d’une belle symphonie de Barnes: Vive le concert, une expérience ré-créative!

  • Pierre-Etienne Sagnol ©La Liberté/Alain Wicht

  • Julien Painot pose devant un piano

    Julien Painot

  • Stefan Aeby ©Kohei Yamaguchi